Les thérapies d’orientation systémique postulent que des structures de communication inadéquates entre le patient et son entourage entrainent des troubles. Le système du patient est défini par lui-même et ses relations familiales et sociales.
Petit aperçu théorique sur le système et la systémique:
Un système, selon Le Moigne (1977) est « un objet qui, dans un environnement, doté de finalités, exerce une activité et voit sa structure interne évoluer au fil du temps, sans qu’il perde pourtant son identité unique ». Ce système se compose de sous-systèmes ou d’éléments, possédant chacun une autonomie relative, une vie propre par rapport à l’environnement dans lesquels ils évoluent.
Un système peut être décrit d’un point de vue structurel : il se compose d’éléments ; une frontière plus ou moins perméable sépare la totalité des éléments de son environnement, et les éléments entre eux ; des réseaux de relation assurent le transport des informations, de l’énergie, des matériaux entre les éléments du système ; des réservoirs stockent ces informations, cette énergie, ces matériaux, pour éviter le blocage du système (Durand, 1971, cité par Duriez, 2007, p 22).
Les thérapies d’orientation systémique ont fortement évolué depuis 1937, grâce aux trois phases de l’évolution de la théorie des systèmes, qualifiées des « trois systémiques ». L’évolution de l’approche systémique en thérapie a permis de comprendre que le psychothérapeute, par ce qu’il est, par la relation thérapeutique qu’il entretient, fait partie du système de la personne en soin, et n’est pas un observateur neutre, sans incidence sur le système individuel et familial que l’individu amène avec lui en thérapie.
Elle a permis également d’appréhender différemment le changement thérapeutique, principalement en thérapie familiale, considérant que chaque système familial est un système ouvert, en équilibre instable, que des « tous petits riens thérapeutiques » peuvent faire basculer vers une nouvelle structure plus appropriée. Elle a aussi apporté la notion d’auto-référence d’un système, et, appliquée à la thérapie familiale, la capacité d’une famille à transmettre, de façon consciente ou inconsciente à travers des générations une identité familiale.
Le but de la thérapie d’orientation systémique est de mettre en place des structures de communication constructives, grâce au dépistage et à la modification des structures dysfonctionnelles de communication.
On étudiera alors le système présent du patient et la communication qu’il a avec son entourage et le psychothérapeute, et aussi le système familial du patient sur plusieurs générations. Cela permettra d’identifier les répétitions, les loyautés positives ou néfastes que le patient a intégrées et qui peuvent être des ressources ou des freins à des communications et des relations constructives.
Le psychothérapeute systémique peut utiliser divers moyens thérapeutiques : narration, interprétation, observation de ce qui se passe entre le psychothérapeute et le patient, jeux de rôle, génogramme, constellations, propositions d’action.
Son rôle est d’observer, d’évoquer et de soumettre au patient, à la famille les structures de relations dysfonctionnelles, les ressources dont il / elle dispose, et de donner éventuellement des conseils, du soutien, pour amener à un mieux-être du patient, de la famille.
Sources :
- Huber, W. (2002), Les psychothérapies, Nathan Université, p 47
- Cook-Darzens, S. (2002), Thérapie familiale de l’adolescent anorexique, Dunod, pp 231-238
- Descleves, F. (2009), Mémoire de Recherche de Master 1, Université Paris 8, pp 27-35
Je suis psychologue à Meylan près de Grenoble, n’hésitez pas à me contacter.